La vierge qui suinte de l'huile

La reproduction de la Vierge s'est mise à exsuder de l'huile le 11 février 1990. Un étrange phénomène qui attirera tout le printemps des milliers de curieux.

Marie a l'air austère de ces vierges d'icône peintes par les moines grecs du Mont Athos, il y a près de mille ans. Dans ses bras, l'enfant Jésus a une tête de presque adulte. Bien sombre lui aussi. Au printemps 1990, dans ce vénérable immeuble du quartier historique du Salin, à Toulouse, l'icône posée sur son pupitre, appuyée contre un bouquet de roses, trône en majesté à côté d'une statuette de Bernadette Soubirous. Dans la petite pièce s'agglutinent les fidèles venus se rendre compte par eux-mêmes du curieux phénomène : l'icône semble transpirer une étrange substance qui ressemble à de l'huile.

Beaucoup de femmes, de tous âges, dont l'une portant un bébé sur notre photographie, autour de ce qui n'est pourtant qu'une simple, quoique fidèle, reproduction de la Vierge, porte du ciel, peinte par les fameux moines au XIe siècle. Un vieux Toulousain très pieux l'a achetée six ans plus tôt lors d'un passage à l'abbaye tarnaise d'En Calcat et l'a installée chez lui où elle fait l'objet en cette année 1990 d'une véritable vénération. Sur le trottoir du 6, rue Darquier, les visiteurs viennent en chapelet pour pouvoir admirer le prodige. Le 11 février 1990, le propriétaire de l'icône, qui revenait de la messe de la rue des Fleurs, a découvert, pour la première fois en six ans, un liquide gras sur la précieuse copie. Le 11 février, c'est précisément la date de la première apparition de la Vierge à Bernadette.

L'huile recouvre désormais quotidiennement la « sainte » image et les pèlerins affluent. On parle d'odeur de sainteté, or le liquide gras suintant de l'effigie dégage une odeur de jasmin et de rose qui fait songer aux fleurs du Liban, « un parfum qu'on ne retrouve que là-bas », selon le propriétaire de l'icône, qui connaît bien ce pays et assure : « Dès que je téléphone à Beyrouth, l'image suinte plus fort ». D'ailleurs, on peut lire cette inscription à côté de l'icône : « Ô Marie, reine des monts et des plaines, patronne du Liban, notre patrie bien-aimée ».

Le mystère de l'icône qui pleure est d'autant plus curieux que le phénomène n'avait jamais été observé auparavant, que ce soit chez les moines d'En Calcat, comme chez son nouveau propriétaire.

La (bonne) foi de celui-ci semble au-dessus de tout soupçon, il appartient à un groupe de croyants, l'Olivier, rattaché au mouvement du Renouveau charismatique, qui axe son nouveau souffle sur le retour du Saint-Esprit et aurait séduit jusqu'à Baudouin 1er, roi des Belges. Le brave homme, dont la famille est très honorablement connue à Toulouse et qui est apparenté à une femme politique importante, aujourd'hui disparue, assure avoir été sauvé par Marie, pendant la Seconde Guerre mondiale.

La polémique enfle à l'époque autour du phénomène. L'évêché ouvre une enquête pour Pâques et observe une « prudente réserve » : « C'est un signe, pas un miracle ». Il y en aurait s'il y avait par exemple une guérison spectaculaire chez un pèlerin.

Si miracle il y eut, ce fut pour le commerce local qui réalisa la multiplication des copies de l'icône, des cartes postales et des posters de Marie, qui se vendirent comme des petits pains. Le rassemblement charismatique de Pentecôte organisée au Caousou en cette année 90 fut, dans la foulée, un joli succès. Dix-huit années après, l'icône, récupérée par la hiérarchie religieuse, garde son mystère.




Source: http://www.ladepeche.fr/article/2008/12/27/513833-Toulouse-La-vierge-qui- suinte-de-l-huile.html

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